Le vieux Marly
Départ : Laissez derrière vous l’Office de Tourisme et prenez la Grande Rue.
• Au n°41 : Cette jolie maison fut jusque dans les années 70 occupée par un hôtel restaurant “Au Roi Soleil”. Pierre Bourdan ancien animateur de la France Libre à la radio de Londres, ministre de la Jeunesse, des Arts et des Lettres après la guerre, y séjournait loin de l’agitation parisienne.
• Au n°6 : à cet emplacement s’élevait autrefois l’Hôtel de Toulouse (du nom du fils légitimé de Louis XIV et Madame de Montespan). Le bâtiment reconstruit au début du 19ème siècle aurait reçu plusieurs fois la visite de Talleyrand. Aujourd’hui il abrite un foyer d’accueil pour handicapés mentaux.
Prenez à droite la rue Madame qui évoque le souvenir de la princesse Palatine, seconde épouse de Philippe d’Orléans, frère de Louis XIV. Elle séjournait souvent à Marly appréciant les chasses organisées en forêt. La rue était autrefois bordée à droite par des magasins, remises et pépinières royaux.
• Au n°6 : dans cette maison fut arrêté en juillet 1926 Alexandre Stavisky. Escroc notoire, Stavisky était impliqué dans une série d’affaires dont la plus célèbre est celle du Crédit Municipal de Bayonne. Grâce à la complicité du député maire de la ville et à la protection de certains politiques, il réussit à détourner plus de 300 millions de francs.Il est retrouvé mort en 1934 dans son chalet de Chamonix par la police. Les raisons de sa mort restèrent mystérieuses et provoquèrent une crise politique.
Place de la Vierge
Près du coeur de Marly-le-Bourg, autrefois “carrefour d’en bas”, la statue de la vierge (20ème siècle) rappelle le souvenir de l’église Notre Dame du bourg détruite à la fin du 17ème siècle.Un reposoir fut alors installé place de la Vierge qui devint le lieu de processions religieuses. En face, ancienne Maison des Pourvoyeurs du Roy: dépendance du château, les cours et remises donnaient sur la place.
Rue Rachel. Entre cette rue et l’avenue des Combattants, s’élevait une vieille demeure. Achetée en 1844 par la grande tragédienne Rachel, l’emplacement est maintenant occupé par le Lycée Louis de Broglie inauguré en 1990.
Suivez ensuite la rue Camille Piton puis à gauche la rue Raoul Filhos jusqu’à la place du Général de Gaulle : l’ancien cimetière de Marly le Bourg, entouré autrefois du Prieuré Saint-Etienne, de l’église Notre Dame de l’Hôtel Dieu occupait une partie de cette place.
Quelques maisons anciennes la bordent dont une a été très longtemps un haut lieu de la gastronomie française : l’Auberge du Vieux Marly où son propriétaire André Guillot reçut de nombreuses personnalités.A proximité, face à l’Hôtel de Ville, une plaque émaillée reproduit un tableau d’Alfred Sisley : “Place du Chenil à Marly, effet de neige”. L’emplacement choisi est celui où le peintre a posé son chevalet et le paysage est encore parfaitement reconnaissable. Alfred Sisley vécut quelques temps à Marly et a laissé de nombreux tableaux représentant le village et notamment l’abreuvoir.
Hôtel de Ville
Bâtiment construit à l’emplacement de l’ancien hôtel seigneurial de Marly le Bourg où Louis XIV avait installé le Chenil Royal. Hôtel de Ville depuis 1988. Du bâtiment du 18ème siècle restent la structure générale, la charpente, les mascarons. Derrière, le parc du Chenil : “jardin anglais” du 19ème siècle, devenu arboretum.De l’autre côté de la place, l’Hôtel Couvé : hôtel particulier du 18ème siècle avec balcon de fer forgé soutenu par des consoles, cartouches et mascarons.
A gauche, le bâtiment plus bas dont le fronton est orné d’une horloge, construit depuis 1894, abritait l’école des garçons. La grille fermant la cour porte l’inscription “Mairie”. Cet hôtel servit en effet d’hôtel de ville de 1846 à 1988.
Empruntez ensuite la rue Champflour. Au Moyen-Age, on montait de Marly le Bourg vers Marly le Chastel par cette rue appelée alors rue de l’Hôtel Dieu.
• Au n°11 : ancienne rue du village transformée aujourd’hui en cour.
• Au n°1 bis : “Maison Champflour”, 17ème siècle. De la grande propriété construite pour une vieille famille marlychoise au 17ème siècle, ne restent que les communs. Restaurée et aménagée, la maison a appartenu à Alexandre Dumas fils de 1874 à novembre 1895, date de sa mort. Il fit surélever une partie de la maison pour y installer son cabinet de travail. Le parc de la propriété fut loti en 1933.
En haut, prenez à gauche la rue Alexandre Dumas jusqu’à la Grande Rue. Au Moyen-Age s’ouvrait au dessus le “carrefour d’en haut”. Le castrum de Marly le Chastel construit en 1087 pour les Montmorency comportait donjon, colombier, grange dîmeresse, geôle et était entouré d’une enceinte. Ravagé pendant la guerre de Cent Ans, il est en ruines dès le 15ème siècle. La rue de l’Eglise mène à la place Victorien Sardou.
Eglise Saint Vigor.
Construite par Robert de Cotte et Jules Hardouin-Mansart en 1688-1689 pour remplacer la première église Saint-Vigor du 11ème siècle accolée au château et en mauvais état. Eglise rurale, mais royale, sa sobriété classique est remarquable. A voir à l’intérieur : l’autel principal venant de la chapelle du château de Versailles.Deux anges sculptés par Jouvenet l’encadrent. A l’autel de la Vierge: vierge à l’enfant de pierre par R. Le Lorrain 18ème siècle. Au dessus de la porte de la sacristie, cloche de l’ancien prieuré Saint Etienne datée de 1473.Les fonts baptismaux en marbre du Languedoc font sans doute partie du mobilier d’origine. Au dessus, vierge à l’enfant du 17ème siècle (ou sainte Françoise Romaine) attribuée à Mignard. Confessionnal sculpté du 18ème siècle provenant probablement de Versailles.
Les vitraux de Hirsch et Champigneulle ont été posés à la fin du 19ème siècle. Au transept côté est, Thibault, abbé des Vaux de Cernay, fils de Bouchard de Marly reçoit Louis IX et son épouse Marguerite de Provence. Il leur offre une corbeille de onze lys symbolisant les futurs enfants du couple royal.En sortant, notez le presbytère, construit en même temps que l’église; il servit de mairie de 1819 à 1846.
Place Victorien Sardou
Elle était dominée par deux grandes propriétés : le château du Verduron, propriété largement transformée de Louis Blouin, 1er valet de chambre de Louis XIV et gouverneur de Marly. Victorien Sardou acquit la propriété en 1863 et fit bâtir une orangerie. La grille monumentale fermant le parc lui a été offerte par la Comédie Française. Vous pouvez voir derrière celle-ci quelques uns des dix sphinx en pierre rapportés par Victorien Sardou de l’Exposition Universelle de 1867. Buste en marbre de Sardou (1946) auteur dramatique, conseiller municipal de Marly et inhumé à l’ancien cimetière du 19ème siècle. Le château des Délices construit aux 18ème et 19ème siècles, derrière l’église, et aujourd’hui disparu. Le domaine fut racheté en 1955 par le groupe Drouot qui y établit le siège régional des Assurances Drouot / Axa. Bel ensemble de verre et marbre qui s’intègre parfaitement dans le site.
De la place Charles Le Brun belle vue sur la Grande Rue, arête centrale du vieux village qui conduit à l’entrée du parc. Assez pentue (Louis XIV l’appelait la “montagne fort raide” et la fit paver en 1690), elle est bordée de maisons typiques formant un bel ensemble homogène sur lequel une opération de restauration a été entreprise. Aux 17ème et 18ème siècles vivaient ici vignerons, commerçants et artisans, personnel du château, mais aussi nobles, bourgeois et “polissons” venus jouer au “casino” du château.A noter, les toitures de vieilles tuiles, les lucarnes, les petites niches des façades où étaient logés des saints protecteurs.
Tourner à gauche dans la rue Coysevox.
• Au n°12, jolie maison rurale avec lucarne “à la capucine” permettant de rentrer le grain dans le grenier grace à une poulie placée sous l’avancée de la toiture.
Revenez sur vos pas vers la Grande Rue.
• Au n°18: vieille maison à pans coupés et appuis de fenêtre de ferronnerie, escalier intérieur à balustre.
• Au n° 19/21: Hôtel des 17ème et 18ème siècles d’ordonnance classique.
• N°23: dépendances de l’Hôtel du duc de Gèsvres gourverneur de Paris, en pierre de taille, 18ème siècle.Grande porte cochère avec mascaron ; balconnet de bois 19ème siècle.
• N°27 : dans la cour, maison rurale typique à balcon et galerie couverte 16ème et 17ème siècles. Cave voûtée. Echappée sur la rue Mansart. Au n°44, maison présentant de beaux ornements décoratifs du 18ème siècle.
• N°44 : au coin de la rue Bontemps, vieille maison des 16ème et 17ème siècles. Toiture à pans coupés, lucarne.
Ce circuit découverte est terminé.Si vous disposez d’encore un peu de temps, descendez l’avenue des Combattants jusqu’à la place de l’Abreuvoir.
Dernier des bassins du parc entouré de bornes de pierre et surmonté d’un mur de soutènement avec coquillages et rocailles. Deux groupes sculptés dominent l’abreuvoir : les chevaux de G.Coustou placés ici en 1745 (remplaçant ceux de Coysevox installés par Louis XIV); ils ont retrouvé leur place sous forme de moulages en 1985. Les originaux sont conservés au Musée du Louvre à Paris.
Ce site a inspiré Sisley à plusieurs reprises ; en voisin (il habitait avenue de l’Abreuvoir), il venait souvent planter son chevalet ici : voir la reproduction sur plaque émaillée d’un de ses tableaux “l’Abreuvoir de Marly, gelée blanche”.
A voir également rue Thibault, le lavoir et à côté l’atelier d’Aristide Maillol. Celui-ci habitait Marly à la belle saison depuis 1910. Il créa ici plusieurs de ses oeuvres : “La Montagne”, “L’Ile de France”, “La Vénus au collier”...malheureusement aujourd’hui en mauvais état.